Théâtre des Clochards Célestes, Lyon
Festival Nuits de Rêves, Rosières (Haute-Loire)
Théâtre Astrée, Villeurbanne
L’amour fait couler tant d’encre, et ce depuis toujours. Il nous entraîne tous dans une même course au bonheur, cette course effrénée au prince charmant ou à la princesse rêvée…
Lilian Lloyd, aujourd’hui, d’histoires d’amours en états d’âmes, réussit à écrire des situations amusantes, touchantes, et d’une justesse qui permet à tout un chacun de s’y reconnaître.
Dans un décor sobre, baigné d’images vidéo et de musique, quatre comédiens (2 hommes et 2 femmes), apprêtés jusqu’à leurs sous-vêtements pour parer à l’éventualité de la rencontre du grand amour, se partagent les scènes. Ils se mêlent dans toutes les combinaisons amoureuses pour donner vie à « ces rencontres nocturnes, tantôt cocasses, tantôt arrosées ou désespérées, mais toujours imprévisibles. »
Nous sommes nous-mêmes les personnages principaux de plusieurs de ces récits…
Et dans chacune de ces rencontres, la nuit vient tisser des liens, dessiner des sentiments chez les uns et les autres. La nuit nous donne l’impression de tout arrêter, sauf les battements de coeur. Et c’est dans ces moments-là que la quête de l’autre, et par-delà, de soi, devient un but unique, le seul moyen de se réaliser…
Enfin …
Des personnages en quête d’amour, une scénographie vidéo reflet de leurs désirs.
Des comédiens en projections vidéos jouent autour des acteurs sur scène sans que ceux-ci ne s’en aperçoivent forcément. Une vie parallèle imaginaire se crée. Les images vidéo révèlent leurs souhaits ou leurs désillusions amoureuses, suggèrent les secrets inavoués des personnages sur scène, se jouent d’eux.
Ainsi, la vidéoprojection change les perspectives. Sa transparence s’intègre aux éléments de décor, aux corps des acteurs et ouvre des dimensions scénaristiques et esthétiques infinies. En mélangeant les matières, les nuances, superposant les plans, elle permet de jouer avec la forme et son contenu.
Ces mélanges, rencontres, résonances, créent un nouveau récit, une poétique inattendue. Bacon disait d’ailleurs qu’il ne s’agit pas d’illustrer la réalité mais de « créer des images qui sont une concentration de la réalité et une scénographie des sensations.»
Le montage de textes pour le spectacle Âmes Seules pour Rencontres Rêvées a été fait à partir de : Je saurais pas mourir (texte inédit) / Ce court instant de bonheur (texte inédit) / Ce qui effleure les femmes (texte inédit) / Histoires d'âmes (2000) / J'improsive (2001)
La lecture du projet "Ames seules..." a été un choc pour moi. Positif. Très. Le travail de Davyd qui a compilé et recomposé une histoire à partir de morceaux, de fragments de textes qui étaient en sa possession (dont des inédits que je lui ai confié sans même que l'on se connaisse) m'a convaincu que mon écriture laisse la place pour que chacun y mette du sien. La rencontre avec l'intéressé et son discours ont fini par achever mon désir de travailler avec lui, dans son projet. Il me tarde aujourd'hui de voir sur scène ce montage, par moment obscur mais d'une verve poétique qui m'avait même échappé jusqu'ici.
Nous tendons même à vouloir défendre une idée commune du théâtre. Celle d'un art qui veut parler "normalement" aux gens et qui tend à les questionner sur des choses simples, sans jamais - ô grand jamais ! - renier l'humour. Un théâtre qui va vers le public, qui veut explorer la forme tout en la laissant compréhensible de tous.
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