La Ménagerie de Verre

de Tennessee Williams
2011

Distribution

Texte : Tennessee Williams
Traduction : Jean-Michel Déprats
Mise en scène : Serge Pillot
Distribution : Amarine Brunet / Davyd Chaumard / Étienne Leplongeon / Marthe Martins
Costumes : Pierre-Yves Loup-Forest
Son : Tristan Castella
Vidéo : Catherine Demeure
Lumières : Pascal Nougier
Décor : Étienne Leplongeon
Photos : Élizabeth Rull
Captation : Fabien Plasson
Bande annonce : Catherine Demeure
Diffusion : Cécile Moulin

Dates

La Salle du Laussy, Gières

Le Théâtre d'Yssingeaux

Théâtre de L'Iris, Villeurbanne

Festival des Tragos, Cavalaire sur Mer

La Rotonde, Villeurbanne

marche au vol

À propos

Résumé

Tom ouvre les portes de sa mémoire. Derrière l’appartement de Saint Louis où il a vécu avec sa mère, Amanda, et sa jeune sœur, Laura.
La père, “amoureux des longues distances”, est parti depuis longtemps, fuyant la crise économique et l’univers familial.
Dans ce passe, pour Tom, c’est déjà la fuite. Fuite vers l’avenir, vers la liberté. Le désir de laisser Amanda, qui ne veut pas vieillir, et Laura qui ne peut pas grandir. Il est le seul homme dans cette maison à regarder ces deux femmes vivre leur existence monochrome et sans surprise… Jusqu’à ce que la mère décide de prendre les choses en main.
Elle veut fiancer Laure, et fait inviter Jim, collègue de travail de Tom, qui se révèle être l’homme de la situation. Laura parviendra-t-elle, le temps d’une soirée, à sortir de sa ménagerie de verre, dont elle est elle-même l’un des petits personnages splendides et fragiles ?
Le galant arrive. Les couleurs de la vie entrent à nouveau dans l’appartement et embellissent les rêves de chacun…
A la lueur des bougies, l’illusion du bonheur est presque parfaite.

 

L’auteur

Tennessee Williams occupe une place majeure dans la littérature du 20ème siècle, romancier, novelliste, auteur dramatique prolixe, son œuvre a souvent été adaptée au septième art.

Né dans le Mississippi en 1911, il passe son enfance dans la cité industrielle de St Louis où son père a été muté : la famille y vit une sorte de déclassement social et d’exil, dans un climat de crise économique ; le nouvel appartement sinistre, les tensions conjugales et le handicap mental de sa sœur sont autant d’inspirations qu’il déclinera tout au long de son œuvre.

En 1945, La Ménagerie de Verre, sa première pièce, eut un succès retentissant à Broadway. Deux ans plus tard, Un tramway Nommé Désir ne dément pas l’engouement du public pour l’auteur, ni celui de la critique puisqu’il obtient le prestigieux Prix Pulitzer pour cette deuxième pièce.
Les adaptations cinématographiques se succèdent, servies par des réalisateurs et acteurs de premier plan. Elles en font un écrivain mondialement célébré de son vivant.
Il accomplira grâce à sa renommée et  sa fortune ses rêves d’adolescent et d’aventure, en sillonnant l’ancien et le nouveau monde, « partout où il y a du théâtre, des matelots et du désir, cet antidote de la mort ».
Il est mort à New York en 1983 un peu oublié, balayé par la Nouvelle Vague dans les années 1970, éprise de formes expérimentales et de styles radicaux.

 

L’univers scénique

Un décor en sobriété, blanc ou gris dans son ensemble, avec des écrans et des grands tissus qui peuvent jouer tant en transparence qu’en projection… Les voiles du souvenir, bien sûr, les écrans de cinéma, évidemment, mais aussi la finesse des cloisons, la transparence et le poison du huis clos : la mère omniprésente espionnant ses enfants, la sœur apeurée qui surveille son frère, témoin involontaire des disputes, le narrateur qui regarde vivre les personnages qu’il a créé…

Des éléments scéniques  (canapés, fauteuils, ménagerie de verre…) dont il ne resterait plus que la trace ou l’essence : la « scintillance » du verre pour la ménagerie, l’armature métallique d’une assise, le cornet d’un gramophone d’où semble sortir la musique, un cadre vide en guise de photo du père…

Des personnages qui semblent eux aussi sorti d’un musée de cire. Des sortes d’automates ou de marionnettes qui se remettent en route… Un camaïeu de costumes gris et d’images en noir et blanc… Jusqu’à l’arrivée du galant où tout doit sembler soudain reprendre vie par quelques touches de couleurs : flamme des bougies, costume de Jim, rouge à lèvre des femmes, etc. …

Note d'intention

La Ménagerie de Verre, certes moins connue du grand public français que d'autres pièces portées à l'écran, est emblématique de l’œuvre de Tennessee Williams à plus d'un titre :

Ses thématiques familiale et psychologique l'inscrivent dans une tradition dramatique dont l'exploration offre un terrain de jeu inépuisable. Huis clos, mensonge, relations orageuses, tensions permanentes en font une pièce intense par son suspens, son tragique, et parfois sa drôlerie.

La charge poétique du récit offre également un intérêt particulier pour son traitement scénique. Le prisme de la mémoire, comme postulat de départ, permet une grande liberté scénographique : la machine à remonter le temps, enclenchée par Tom, arrondit les angles ou les aiguisent, métamorphose les couleurs et les formes. Elle contribue à cette ambiance poétique en évitant un réalisme cru.

Enfin l'actualité de cette pièce ne se dément pas : les années sombres qui ont secoué le monde après la grande dépression de 1929 sont la toile de fond sociale de ce drame. On voit le quotidien de petites gens qui ont émigré dans une cité industrielle, les enfants devenus adultes habitent encore dans l’appartement trop petit de leur mère; leurs études ne sont pas brillantes ni qualifiantes ; les revenus sont faibles...

Tout cela entre en résonance avec notre monde contemporain où nos sociétés, livrées aux péripéties d'un libéralisme économique dominé par une finance incontrôlable, se laissent ronger peu à peu par la pauvreté, le chômage et la précarité. Où les familles monoparentales sont les premières exposées au surendettement. Où l’espérance réduit comme peau de chagrin pour les plus jeunes.

THE GLASS MENAGERIE is presented through special arrangement with the University of the South, Sewanee, Tennessee.
L’auteur est représenté dans les pays de langue française par l’Agence MCR, Marie Cécile Renauld, Paris en accord avec Casarotto Ramsay Ltd, London.